Caryl Férey s’essaie à la BD et comme pour ses romans c’est une réussite. L’écrivain s’intéresse cette fois à la communauté maorie d’Auckland dans un récit qui lie enquête policière et politique.
Jack Kenu est Maori et officier de police à Auckland, Nouvelle-Zélande. Il survit depuis le départ de sa femme il y a sept ans. L’effondrement du pays, ruiné par la crise financière devenue mondiale, ne l’intéresse pas. Il a une mauvaise réputation notamment due à des violences auprès d’indics.
Il est convoqué par son supérieur pour une mise au point. Mais, il ne s’en préoccupe pas. Pas plus que de la bataille électorale qui fait rage entre Kirwan, Premier Ministre du parti conservateur, et Witkaire, un député Maori adepte de « la Voie Humaine », programme s’appuyant sur une approche sociétale novatrice.
On découvre le corps d’une jeune femme sur une plage, le crâne fracassé. C’est Sandra, la fille de Witkaire. Jack, chargé de l’enquête, apprend que la jeune femme a quitté l’école expérimentale de son père pour frayer avec des voyous Maoris, discréditant le discours émancipateur de Witkaire. Crime crapuleux, manipulation ?
Jack Kenu enquête et n’est pas au bout de ses surprises, souvent mauvaises… Une BD noire où la violence est présente, mais dont le héros se montre tout de même sensible. L’histoire et le passé de Jack Kenu se dévoilent petit à petit, ce qui humanise le récit.
Le mois de novembre sera riche pour Caryl Férey, puisque l’adaptation de son roman Zulu, réalisée par Jérôme Salle, avec Orlando Bloom et Forest Whitaker, sortira au cinéma, mercredi prochain. En attendant, le lecteur va plonger dans cette BD, intrigué par cet homme sombre et cette enquête compliquée.
Maori T.1 La voie humaine, de Caryl Férey, illustré par Giuseppe Camuncoli, éd. Ankama, 64 p., 14,90 euros. Dès 14 ans
Une approche differente d’1 culture magnifik