Voici deux romans de la collection « Maxilu » des éditions Talents Hauts. Des histoires qui montrent que l’on peut être différent de la norme et bien dans sa peau.
« Je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours eu peur des maths. Dès que je vois un chiffre, une opération, un énoncé de problème, j’ai du brouillard dans les idées et devant les yeux. Je ne comprends plus rien. Ou plutôt, j’ai si peur que je n’essaie même pas de comprendre. En plus, ça me donne l’air d’une abrutie. »
Le décor est planté : Tamara déteste les maths et on dit même d’elle qu’elle est incurable. D’où cela peut-il venir ? Si petite elle adorait tout compter, désormais elle « compte, oui, mais pour du beurre ». Ses difficultés entraînent des disputes entre ses parents. Sa mère explique que Tamara est une littéraire, comme elle.
Parfois Tamara demande de l’aide à son frère Alex, même si depuis qu’il est entré au collège, « il fait l’ado ». D’après lui, les maths passent dans le sang de père en fils. Mais, alors pourquoi la tante de Tamara a fait Polytechnique ? Tant de questions sans réponse. Et les réflexions qu’elle entend de la part des adultes ne l’aident pas…
« Et dire que ton frère… Ah ! Tu es bien une fille, rien à voir ! » lui a notamment dit son professeur en CP. Un livre qui montre ce que peut ressentir un enfant face à la pression toujours plus grande des parents quant à ses résultats scolaires. Le lecteur s’identifiera facilement à Tamara. Le fait qu’elle soit narratrice rend l’histoire d’autant plus vivante.
J’ai mal aux maths, d’Elisabeth Brami, illustré par Rémi Courgeon, éd. Talents Hauts, Collection « Maxilu », 48 p., 7 euros. Dès 8 ans
« Depuis deux ans, tous les samedis, je suis avant-centre de l’équipe de foot de mon quartier. Un avant-centre pas très à l’aise, tout raide et tout coincé comme un joueur de baby-foot. Une vraie marionnette : je me laisse guider par les autres et j’attends que ça passe. C’est le prix à payer pour ne pas oser dire non aux copains. »
Philo, 9 ans, déteste le foot. Oui, mais voilà, comment expliquer cela aux copains ? Son vrai prénom c’est Philippe et il n’a jamais aimer ni les jeux vidéos ou les consoles et ne participent pas aux faux matches de catch dans la cour de récré. Alors, un jour, il a décidé d’aimer le foot pour avoir enfin des copains.
« La première fois, j’ai presque cru que j’allais m’y faire. Dans la vie, le « presque » a son importance. (…) » Avoir des copains était presque le plus important pour Philo. Au deuxième entraînement déjà, il a trouvé cela moins « cool ». Il fallait comprendre les règles et surtout ça faisait mal partout… Heureusement, il n’y a pas que le foot dans la vie.
Même si c’est grâce au foot, qu’il a rencontré Lorette. Cette dernière est en effet la sœur d’un de ses coéquipiers et la première fois qu’il l’a vue, elle était dans le public. L’été a été long sans Lorette, mais à la rentrée, Philo a eu la maîtresse qu’il voulait, Mlle Zède avec ses tongs coccinelles. Elle a toujours des projets.
Cette fois, elle propose aux élèves de faire de la danse. Les garçons n’en reviennent pas et Philo pour faire comme eux claironne que « c’est pourri » car « c’est un truc de nana ». Mais, Philo n’en pense pas un mot. Alors, Mlle Zède leur a expliqué le « sexisme » et a parlé d’égalité des sexes pour que tous comprennent. « Bon, j’ai adoré, voilà. »
Une histoire qui tord le cou aux préjugés. Philo, tel Billy Eliott, doit faire face aux préjugés, mais avec l’aide de sa copine Lorette, il assume ses choix et les impose. Un roman à mettre entre les mains des enfants, filles et garçons dès 7 ans pour leur montrer qu’il faut être fier de ce que l’on est. Mayana Itoïz ajoute une touche de tendresse à ce récit.
Philo mène la danse, de Séverine Vidal, illustré par Mayana Itoïz, éd. Talents Hauts, Collection « Maxilu », 48 p., 7 euros. Dès 8 ans