Cette série, créée par Barbara Canepa et co-scénarisée avec Anaïs Halard, propose un concept original : chaque tome est dessiné par un auteur différent. L’univers graphique de ce premier opus est créé par le très talentueux Florent Sacré, ex-directeur artistique d’Ubisoft.
« Méfiez-vous, parlez à voix basse et marchez sur la pointe des pieds, car le Grifenfer ne doit jamais vous entendre. » Urania, la lapine sorcière, raconte une histoire du soir aux membres du club du samedi. Et elle est effrayante : le Grifenfer rôde tout près : il est né une nuit de pleine lune avec une portée de louveteaux.
Sa mère était inquiète, il grandissait beaucoup plus vite que les autres et même la lune s’était éteinte une nuit entière pour qu’il puisse sortir sans être vu. En voyant son reflet dans le miroir, il se mit à pleurer… Un crapaud entendit ses gémissements. Il lui dit que du sang frais d’enfant lui apporterait une grande beauté.
Depuis ce jour, tous les soirs de pleine lune, il hurle et se met en chasse de sang frais. Urania s’arrête sur ce moment de suspens. Snow le lapin lui demande si elle n’est pas effrayée d’habiter si près du marais en connaissant ce conte terrible. Elle répond que grâce à sa réputation, personne n’ose l’approcher.
Winter s’avance en arguant que, si elle est seule, c’est qu’elle veut garder le secret de la porte. Celle qui est juste derrière et que personne n’a réussi à ouvrir. Urania s’agace. Derrière cette porte, il y a des secrets qu’il ne faut pas réveiller. Elle demande à ce qu’ils ne s’en approchent pas…
Florent Sacré inaugure l’illustration avec délicatesse. Les personnages sont des animaux de la forêt : un renard, une chouette, des lapins, une chauve-souris, une araignée ou encore un grillon, tous différents mais amis. Les protagonistes appartiennent au club du samedi, où Urania leur raconte des histoires.
Mais surtout, ils commencent à préparer un concours de pâtisserie. Ils ont entendu des informations fuiter avant que les règles officielles ne soient annoncées, et ils veulent en profiter pour prendre de l’avance. Le dessin et la colorisation enchanteront petits et grands.
On découvre la lecture des signes et des secrets qu’offre la nature. Sous la forme d’histoires en BD, entrecoupées par des pages pédagogiques, Au chant des grenouilles est une série ludique, écologique et didactique. On retrouve ainsi une planche avec une recette de grand-mère à base d’ail pour soigner le mal de dents.
Le lecteur plonge dans une ambiance digne des films d’animation d’antan. Chaque page dégage quelque chose. Dans ce premier tome, le lecteur découvre l’univers et ses personnages. Maintenant que tout est en place, on attend la suite avec impatience, en espérant une aventure palpitante.
Au chant des grenouilles, Barbara Canepa, coscénarisée par Anaïs Halard, avec Florent Sacré, illustré par Giovanni Rigano, éd. Oxymore, 48 p., 14,95 euros. Dès 9 ans