Quand un journal intime offre un voyage vers l’adolescence

« Le journal de Samuel », la série phénomène diffusée sur Arte est enfin adaptée en bande dessinée : un voyage en enfance entre premières amours et angoisses nouvelles.

« Je m’appelle Samuel, j’ai 10 ans et j’ai un problème. Mais bon, j’ai pas trop envie d’en parler. En fait, mon problème, c’est que Basile a dit à la grande Julie que je l’aimais… » Cet écolier de 10 ans préfère se confier à son journal intime, dans lequel il tient la chronique de cette fin de l’enfance qui précède l’entrée en 6ᵉ.

Dans les pages du journal de Samuel, cette histoire commence et prend forme dans l’autocar avec ses copains et copines de classe, assis à côté de la grande Julie, tandis qu’éclôt le sentiment mi-joyeux, mi-douloureux, qui va occuper une si grande part de ses rêveries et réminiscences.

Pourtant, ce jour-là, elle a préféré ne pas lui prêter ses écouteurs, « question d’hygiène »… Mais ils parlent tout de même de Dire Straits qu’elle écoutait « trop fort ». En une vingtaine de chapitres, petits bijoux de justesse, de simplicité et de grâce, Emilie Tronche saisit l’écume des jours et de l’enfance qui passe.

On y retrouve pêle-mêle : une récitation devant la maîtresse et de son chouchou (l’ennemi de Samuel), une déclaration d’amour qui tourne mal et de violence, une embrouille aux feuilles Diddl et de colère à tenter de maîtriser, la mort d’une grand-mère, celle de Corentin, le meilleur copain…

Tout y passe, y compris ses goûts musicaux ou sa passion pour la danse. D’un trait à la fois léger et profond, minimaliste et extraordinairement expressif, l’auteure explore une époque (le début des années 2000), un lieu (une petite ville de la banlieue parisienne), une intrigue aussi ténue qu’essentielle (Samuel sera-t-il aimé de Julie en retour ?).

Une fois entré dans ce petit monde en noir et blanc, où les mots et le dessin se fondent pour faire vibrer délicatement la joie comme la mélancolie de vivre, on ne veut plus le quitter. Un récit universel, fortement inspiré de la propre jeunesse de l’autrice, au milieu des années 2000.

Le journal de Samuel, d’Emilie Tronche, éd. Casterman, 324 p., 23 euros. Dès 13 ans

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