La première biographie dessinée sur la célèbre photographe new-yorkaise, Diane Arbus, qui a photographié les « invisibles » en montrant leur humanité. Figure majeure de la photographie, elle est pourtant méconnue du grand public. Cet album lui rend un bel hommage, mérité.

Artiste majeure du milieu du XXe siècle, Diane Arbus débute sa carrière comme photographe de mode mais développe peu à peu une démarche plus personnelle en prenant pour modèles des individus appartenant à des groupes marginalisés (travestis, handicapés, nudistes…).
Elle décide de les montrer dans leur humanité plutôt que comme des bêtes de foire. Diane Arbus a redéfini les limites de ce qui peut être photographié, montré, exposé, et a contribué à la normalisation et à l’acceptation de ces identités atypiques. Elle aime capturer tous ceux qui échappent aux « normes ».
Malgré un rôle majeur dans l’histoire de la photographie, elle reste relativement méconnue en France et dans le reste de la francophonie. Cette biographie retrace son parcours professionnel mais aussi sa vie personnelle et amoureuse ainsi que la dégradation de sa santé mentale durant les dernières années de sa vie.
Pourtant célèbre avec ses photos Jumelles identiques ou Travestie sur le divan, elle n’a connu une réelle reconnaissance de la part du grand public qu’après son suicide à 48 ans, en 1971. La BD permet de retracer le parcours de vie de cette femme, plutôt avare de mots, et qui utilisait son appareil photo pour communiquer avec les autres.
L’autrice explique : « ce qui m’a profondément touchée, c’est la sincérité de son regard, sa capacité à révéler la beauté et l’humanité de celles et ceux que la société préfère souvent ignorer. Sans artifice, avec une grande simplicité, elle parvient à capter l’âme de ses modèles. » Un bel album pour rendre hommage à son talent.
Diane Arbus – Photographier les invisibles, d’Aurélie Wlimet, éd. Casterman, 216 p., 29,95 euros. Dès 14 ans