Nawel vit en banlieue et rêve secrètement de quitter Créteil pour Paris, où elle veut devenir une star de la musique. Sa rencontre avec Alice va tout accélérer, mais son tempérament de feu pourrait bien lui jouer des tours…
« La nuit est mon royaume » raconte l’histoire de Nawel. A 20 ans, son tempérament de feu la pousse à mener toutes ses passions avec excès. Si cette force est un atout qu’elle met au service de la création dans son groupe de musique, elle devient autodestructrice quand elle se laisse submerger par la dépression.
Le lecteur plonge dès la première page dans sa vie de collègienne de banlieue parisienne. Elle rencontre Alice, qui est assise sur « le » banc de Nawel et son groupe. Lorsqu’elle découvre ce qu’écoute Alice, la jeune fille rebelle est bouleversée : Paul McCartney. « Vous avez jamais entendu parlé des Beatles ? », s’étonne Alice.
Si les débuts sont difficiles pour Alice à Créteil, elle va pouvoir compter sur Nawel qui va rapidement prendre sa défense et l’aider à se faire « intégrer » en lui distillant quelques conseils. Grâce à leur passion commune pour la musique, elles vont même devenir meilleures amies et créer un groupe de rock.
Leurs études les mènent à Paris. Contrairement à Alice, Nawel coupe les ponts avec sa famille qui n’accepte pas ses choix de vie (musique, tatouage…). Elle a la rage et veut conquérir Paris, qui l’a toujours fait rêver. Lors d’un festival de musique « jeunes talents », elle rencontre Isak Olsen, musicien, dont elle tombe immédiatement amoureuse.
Mais si elle est fascinée par son talent, elle est aussi jalouse : il cristallise toutes ses frustrations. Nawel est convaincue que sa réussite est liée à l’inégalité des chances au départ. Cette rencontre lui donne une motivation supplémentaire pour faire exister le groupe. Elle abandonne tout et se consacre à la composition d’un premier album.
S’en suit alors une période difficile, faite de sacrifices pour tenter d’atteindre son rêve à n’importe quel prix… Une BD coup de poing où l’on partage tous les sentiments de l’héroïne : l’espoir, le désarroi, les déceptions… Un album qui ne laissera personne indifférent, amoureux de rock ou non !
L’auteur a réussi à rendre le personnage principal attachant avec toutes ses fêlures et ses démons qui l’empêcheront d’avancer aussi rapidement qu’elle le souhaiterait. Les personnages secondaires ne sont pas moins détaillés et sont primordiaux dans cette histoire à la conclusion tranchante : « Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent. »
La nuit est mon royaume, de Claire Fauvel, éd. Rue de Sèvres, 152 p., 18 euros. Dès 14 ans