Cet album offre une relecture féminine du mythe arthurien de la Dame du Lac.
Découverte inconsciente, flottant dans un étang, une enfant est recueillie dans une famille. Le couple a perdu une fille, mystérieusement disparue. Un deuil impossible pour la mère, qui a désormais peur d’accueillir cette petite inconnue chez elle. L’homme y voit au contraire l’occasion de tourner la page.
Ils parviennent à un accord et gardent l’enfant, qu’ils baptisent Anna. Ils l’élèveront avec leur fils. L’homme a retiré un collier qu’Anna avait autour du cou. La mère de famille crie à la sorcellerie, le père s’en débarrasse en le remettant au lac où il a trouvé Anna. Quelques années plus tard, les deux enfants s’entendent très bien.
Tous les deux trouvent régulièrement des moineaux morts près de leur maison. Ils les enterrent où ils peuvent. Ils n’ont pas le droit d’aller dans la forêt qui borde la cabane. Anna fait régulièrement de violents cauchemars et chaque nuit, un corbeau vient à sa fenêtre. Il l’entraîne dans des virées nocturnes.
Anna ne sait pas si ces virées relèvent de l’enchantement ou du somnambulisme. Ce corbeau essayerait-il de lui révéler son passé oublié ? Au fil de ses sorties sous la lune, « Nimuë » découvre, grâce à la sorcière Morgane, que son histoire la promet à une illustre destinée. Et si son entrée dans cette famille ne devait rien au hasard ?
Une histoire dans la grande tradition du récit fantastique, qui revisite la légende arthurienne de la Dame du Lac. Un récit rythmé qui embarque le lecteur. Dès la couverture, c’est comme si le regard de Nimuë « appelait » à la suivre. Les illustrations signées de l’Espagnole sont magnifiques : on attend le prochain album avec impatience.
Nimuë, d’Aldara Prado, éd. Casterman, 104 p., 24 euros. Dès 14 ans