La Vallée du diable mène le lecteur en Nouvelle-Calédonie, où quatre Savoyards ont trouvé refuge après la guerre de 1914-18. Mais, cette nouvelle vie ne répond pas à leurs attentes et va virer au cauchemar…
1925. Loin de leur Savoie natale et ses décors enneigés, qu’ils ont fuie, il y a cinq ans, aux lendemains de la guerre, Blanca, Florentin, Pauline et Arpin ont fini par s’établir sur des terres arides, aux Antipodes. Deux veuves, un orphelin et un ancien soldat : un étrange quatuor qui débarque en Nouvelle-Calédonie.
Accueillis par James Jacques, qu’ils ont croisé lors d’une escale en Australie, ils déchantent vite dans cette atmosphère lourde. Cette nouvelle vie dans les colonies ne satisfait pas leur rêve de justice sociale et de liberté. Et, si l’air se fait de plus en plus irrespirable, ce n’est pas seulement dû à la tempête qui approche…
L’agitation est à son comble sur fond de tensions et de haines raciales. Les indigènes subissent un sort peu enviable… L’heure des règlements de comptes est venue. Après Le Sentier des Reines, le nouveau grand récit d’Anthony Pastor est une réussite ! L’auteur fait ressentir la douleur des personnages, page après page.
Plus le récit avance, plus la violence augmente : l’amour mène à la jalousie, puis à la mort. Une bande dessinée coup de poing. De sublimes illustrations, entre hachures noires et crayons de couleur, accentuent le sentiment de malaise qui règne. Le lecteur ne sortira pas indemne de cette lecture !
La Vallée du diable, d’Anthony Pastor, éd. Casterman, 128 p., 20 euros. Dès 14 ans