L’autobiographie haut perchée de l’un des meilleurs athlètes français de l’histoire.
« Plus vite, plus haut, plus fort. » Telle est la devise olympique qui nous renvoie tous à ce vieux rêve de l’humanité d’atteindre les sommets. Ce rêve, Renaud Lavillenie se l’est offert, devenant le douzième et dernier en date (2012) champion olympique d’athlétisme français de l’histoire.
Il est aussi devenu le recordman du monde de saut à la perche (6,16 m en 2014), détrônant le mythique Sergeï Bubka qui détenait le record depuis plus de vingt ans. S’il a été battu, depuis, par le prodige suédois Armand Deplantis, l’histoire de Lavillenie, incroyable de longévité au sommet, est exemplaire à plus d’un titre.
Il s’est exercé enfant à la voltige dans le centre équestre où enseignait son père et débute l’athlétisme à quinze ans. Il n’atteindra un niveau international qu’après 22 ans. Léger pour un perchiste à l’époque, rapide, il révolutionne la technique, notamment de course, pour arriver à plier des perches raides et monter toujours plus haut.
Durant plus de vingt ans, Lavillenie va faire preuve d’une régularité inouïe jusque là dans une discipline aussi aléatoire, collectionnant les titres. Dans cette autobiographie sans fard, il se dévoile pour la première fois et raconte comment la perche lui a permis de s’élever, dans les airs, mais aussi intellectuellement et socialement.
Il n’élude rien de ses doutes, qu’il a toujours cherché à masquer durant les compétitions, ou de son besoin de débrancher avec la moto ou la compétition automobile, quitte à créer une certaine incompréhension avec son public. Un témoignage rare d’un champion hors du commun sur l’une des disciplines phare du sport mondial.
Je ne regrette (presque) rien, de Renaud Lavillenie et avec le concours de Nicolas Herbelot, éd. Solar, 320 p., 20,90 euros. Dès 14 ans