Quand un maillot réunit deux hommes que tout oppose

Alexandre Villaplane et Etienne Mattler, deux hommes que le football va rapprocher, mais que la vie oppose. Sur une période allant de la première coupe du monde en Uruguay en 1930 à l’après seconde guerre mondiale, la vie mouvementée de ces deux personnages si différents est racontée avec anecdotes et faits historiques.

Uruguay, juillet 1930, première Coupe du monde de football de l’histoire. Alexandre Villaplane, milieu de terrain et capitaine de l’équipe de France, partage l’affiche avec Étienne Mattler, solide défenseur. Et l’histoire débute par le voyage sur le bateau des deux Français depuis Villefranche-sur-Mer.

On découvre ainsi comment ils vont s’occuper pendant cette longue traversée et se rapprocher en se confiant l’un à l’autre, sur leurs origines et leur parcours. Les entraînements sont forcément hors norme, sur un bateau et souvent sans ballon puisque certains ont fini à l’eau…

Et puis, la compétition commence par une victoire de la France contre le Mexique. Ce sera la seule. Les Français perdront ensuite deux fois sur le plus petit score contre le Chili et l’Argentine. Alexandre va délaisser les entraînements et se perdre dans les paris hippiques et les « trafics » pour finir en prison.

Cette BD narre l’histoire d’une équipe donc et de deux destins : tandis que le premier sera fusillé pour haute trahison à la Libération de Paris, le second deviendra un héros de la Résistance. Si proches, si loin, ces deux hommes ont connu, au final, des vies totalement opposées. Cet ouvrage richement documenté revient sur leur trajectoire.

On y croise le « Duce » Mussolini et ses joueurs qui font le salut nazi lorsqu’ils sont champions du monde en 1938. La plume du journaliste Arnaud Ramsay est toujours un plaisir à lire. Il narre ces deux histoires méconnues : celle d’un traître oublié et celle d’un héros très discret. Les illustrations de Etienne Oburie plongent le lecteur dans cette époque.

Le maillot de la discorde, d’Arnaud Ramsay, illustré par Etienne Oburie, éd. Steinkis, 112 p., 20 euros. Dès 14 ans

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