Luke Healy explore les questions du dépassement de soi et de l’isolement avec l’histoire de deux expéditions visant le cercle polaire qui se sont soldées par des échecs cuisants.
No limit (ou comment survivre en milieu hostile) raconte comment, convaincu que la survie dans le Grand Nord – bien au-delà des villages inuits qu’il a visités – est non seulement possible mais aisée, l’ethnologue et explorateur canadien, Vilhjalmur Stefansson lance deux expéditions polaires en 1913 et 1921.
La première cherche à prouver que tout ce dont un individu a besoin pour survivre se trouve simplement caché sous la glace : elle tourne à la catastrophe. De la seconde, tentative de colonisation de l’île Wrangel, ne reviendra qu’une rescapée. Deux échecs cuisants soldés par la disparition des navires.
En 1921, une femme inuit sera la guide accompagnant les explorateurs. Elle affrontera à la fois la force de la nature et la dureté de ces voyages très dangereux. Le narrateur, Sully professeur quadragénaire à l’université mis à l’écart suite à une faute professionnelle, tente de faire la lumière sur ces désastres humains.
Ainsi, en associant à la véritable histoire, celle, fictive, d’un professeur d’université en pleine crise de la quarantaine, Luke Healy explore les questions intemporelles du dépassement de soi, de l’isolement, mais aussi du regard et du jugement d’autrui et de la difficulté de s’en détacher. Un album original à lire sans aucune limite.
No limit, de Luke Healy, éd. Casterman, 196 p., 25 euros. Dès 14 ans