Une petite leçon de philosophie autour d’une pastèque.
Le champ de pastèques d’Anton est presque un champ parfait sauf qu’il y manque cruellement la pastèque qu’on lui a volée. Son champ s’en retrouve donc borgne, amputé ! Les autres pastèques, les bien alignées, elles, continuent de grossir et de briller. Mais ce qu’Anton voit le plus, c’est la pastèque volée qui lui manque cruellement, on le sait.
Le chagrin du vieil homme est immense. Et comment ne pas penser à cette chère pastèque alors qu’un trou la remplace ? La nuit Anton fait des cauchemars : il s’imagine que les souris ont vampirisé son fruit. Mais au réveil, la terrible réalité est là : la pastèque reste introuvable…
Et puis, une nuit, des chats sauvages, qui dorment le jour, viennent mettre un sacré bazar dans les affaires d’Anton : les sacs de graines et les outils volent dans tous les sens ! Et les pastèques, elles, ne sont plus en rang. Au réveil, l’homme découvre des pastèques « rangées à la façon sauvage, il n’en manque plus aucune. »
En chamboulant son champ avec une telle vigueur, les animaux ont bouleversé la vie tranquille, rangée et surtout trop triste d’Anton. Toutes les pastèques semblent désormais à leur place et « le champ d’amours de pastèques d’Anton n’a jamais été aussi parfait. » De la poésie à chaque page, le tout illustré avec justesse. Tendresse au rendez-vous !
Le champ d’amour d’Anton, de Corinne Lovera Vitali, illustré par Marion Duval, éd. Casterman, 40 p., 13,95 euros. Dès 5 ans