Dans un village africain à l’orée du désert, un chantier de construction, des migrants de passage, une sorte de purgatoire, où Ange débarque. Après avoir pansé ses blessures, il tente de se trouver un petit boulot pour gagner de quoi repartir vers le Nord…
Un jeune homme africain attend, assis au pied d’un baobab, son paquetage à ses pieds. Des hommes arrivent dans un pick-up. Une dispute éclate, l’homme est touché par un tir. « Tu ne l’as pas tué, j’espère. Elle a dit juste le capturer et le laisser dans le désert. » Le jeune homme est chargé blessé et inconscient dans le véhicule.
Défiguré et affaibli, au lever du jour, il parvient à atteindre un village. Il se fait malmener par les villageois lorsqu’il tente de voler un peu d’eau sur le marché. Le pasteur lui vient en aide. Qui est-il ? Pour les Natifs et le sorcier du village, c’est un migrant qui n’a pas réussi à traverser la mer.
Pour le pasteur, c’est un ange, jamais personne n’est revenu vivant du désert. C’est ainsi qu’il le prénomme. Ange est soigné et réussit même à se faire embaucher sur le chantier de la route de l’Ouest. Dans une Afrique en plein essor, Claudia, une veuve et influente femme d’affaires, dirige ce chantier.
Secondée par Benjamin, jeune blanc marié pour « convenance familiale » à sa fille Grace, Claudia y exploite les migrants de passage, de plus en plus nombreux à tenter un départ vers l’Europe. Le chantier s’étend sur les territoires des Errants et prive le peuple nomade de ses terres. La tension monte dans la région…
Un western original avec pour cadre l’Afrique. Les illustrations réalistes de Christian de Metter montrent bien les corps et les visages marqués par la souffrance. Les dessins plongent le lecteur dans le récit de Marguerite Abouet et Charli Beléteau qui racontent l’histoire d’une erreur judiciaire sous un soleil de plomb.
Terre gâtée T.1 Ange le migrant, de Marguerite Abouet et Charli Beleteau, illustré par Christian de Metter, éd. Rue de Sèvres, 84 p., 16 euros. Dès 14 ans