Un album signé Michael Morpurgo, l’auteur de Cheval de guerre notamment, attire. Et la qualité est au rendez-vous, évidemment ! De plus, il est illustré à merveille.

Michael Morpurgo a inventé ici un magnifique conte. Totto est un âne. « Son père avait été un âne avant lui, et sa mère aussi. » Mais cela ne lui plaît pas du tout. Et pour cause ! Tous les jours son maître le charge de pastèques et le fait marcher avec tant de fruits sur le dos qu’il peut à peine mettre une patte devant l’autre.

Arrivé à Venise, Totto crie : « Pastèques ! Pastèques ! » Les gens arrivent alors en courant avec leur argent. Mais, les mouches elles aussi sont attirées et le pauvre petit âne est ainsi harcelé par les volatiles toute la journée. Son seul moment de réconfort n’advient que le soir sous son olivier sans maître ni mouches pour l’embêter.

Un matin, le maître de Totto décide qu’il va vendre ses pastèques place Saint-Marc. L’âne a le cœur léger, persuadé que quelque chose de bien va se produire. Mais, devant les chevaux dorés, le petit âne et ses mouches ne suscitent que moqueries. Quand soudain, la fille du Doge sort du palais et vient caresser l’âne, ravi de ce geste d’affection.

Après le départ de la petit fille, les pastèques se vendent comme des petits pains. Tous décident d’en manger. « Ce qui était bon pour la fille du Doge était assez bon pour eux. » Le maître de Totto continue à venir tous les jours de l’été et tous les jours la fillette vient acheter sa pastèque et caresser Totto. Le début d’une belle histoire d’amitié…

Un album magnifique tant par le texte que par les dessins. L’histoire d’un âne, bête de trait, qui ne reçoit aucune marque d’affection. Morpurgo aime les amitiés homme/animal et cet ouvrage ne déroge pas à la règle. Alors que Totto n’est considéré que comme un « vieux sac à mouches » par son maître, il devient un héros et sauve les Vénitiens.

Michael Morpurgo ajoute à son récit des faits réels comme la destruction du grand campanile. Le charme et l’ambiance qui régnaient à Venise au temps des Doges sont ressentis grâce aux illustrations colorées et emplies de poésie d’Helen Stephens. Une histoire touchante qui salue le courage. « La patience est vertu d’âne » et cela se vérifie !

Le petit âne de Venise, de Michael Morpurgo, illustré par Helen Stephens, éd. Gallimard jeunesse, 40 p., 13 euros. Dès 4 ans