Une magnifique histoire où la nature est le véritable héros. Un livre délicat qui aborde à la fois la transmission, le respect de la nature, les dégâts des hommes sur l’environnement. Le tout magnifié par de sublimes photos.

Une petite fille écrit à sa grand-mère qui vient de disparaître. Il fait bien trop chaud pour un mois de novembre. Elle descend à la cave et trouve le noyau que sa grand-mère lui a donné avant de partir. Elle le dispose dans un verre d’eau et lui parle comme sa grand-mère lui a appris.

« Ne t’attache pas trop, m’a dit Papa, sinon tu pleureras quand cette pousse mourra. » Alors que l’enfant observe un soir les racines de sa plante, elle tombe dedans et se retrouve subitement au cœur d’une forêt. Elle est tirée de l’eau par le garçon-qui-pensait-être-un-loup, son nouveau voisin.

Elle comprend vite que le garçon n’a aucune intention de rentrer chez lui, trop heureux de renouer avec la beauté de la forêt, disparue dans la vraie vie. Ils observent la vraie nuit, celle où les étoiles scintillent et éclairent le ciel. Et puis il y a l’hiver, que le garçon a décidé de pister, de retrouver et de ramener au village.

En bougonnant un peu, la Mouflette (le surnom qu’il donne à la fillette) va finalement décider de le suivre dans sa quête et c’est en se rappelant les joyeux souvenirs de l’hiver, la gaité des batailles de boules de neige et des journées de luge qu’ils réussiront à convaincre l’hiver, contrarié par l’inconséquence des hommes, de revenir.

Les photographies d’Isabelle Ricq magnifient la forêt et servent d’écrins aux aventures de ces deux personnages attachants. Cette histoire aborde délicatement des questions sérieuses comme le changement climatique, la déforestation ou encore la pollution lumineuse sans faire de leçon. Un magnifique album dans lequel plonger toute l’année !

Une forêt dans un verre d’eau, d’Isabelle Ricq, éd. Le Seuil jeunesse, 56 p., 14,90 euros. Dès 6 ans