Un récit magistral qui retrace la sombre histoire de « La piste des larmes », nom donné au chemin de déportation des cinq grandes tribus du Sud-Est des États-Unis entre 1831 et 1838. Un album coup de poing, dur, mais utile pour le devoir de mémoire.
Diwali et Adsila sont Cherokees. Ils vivent dans les montagnes Blue Ridge au nord de l’état de Géorgie. En 1838, quand le président Andrew Jackson ordonne la déportation forcée de la tribu, ils sont conduits dans des camps de détention avant d’être acheminés vers les terres inconnues de l’ouest.
Ils partageront le sort de leur peuple le long de la piste des larmes… Cette BD est une immersion profonde et émotionnelle dans cette histoire tragique. « L’homme blanc ne sait pas lire les montagnes. Il ne comprend pas notre histoire. » Grâce à cet album les lecteurs la découvriront et se souviendront.
De page en page, on rencontre des femmes et des hommes courageux qui vont tenter de résister et de s’échapper lorsqu’ils sont capturés et enfermés. Rien n’est caché ni la violence ni la cruauté des soldats. « Nous avons fini par arriver, mais peut-on vraiment être arrivé quand on ne sait pas où on est. »
À travers le prisme de deux personnages inoubliables, ce sublime album explore non seulement la douleur de l’exil forcé mais aussi la résilience et l’indomptable esprit humain face à l’adversité. L’histoire de Diwali et Adsila, si elle est ancrée dans le passé, résonne avec les défis contemporains de la justice et de l’identité culturelle.
La piste des larmes, de Stéphane Soularue, illustré par Séverine Gauthier, éd. Nathan, 80 p., euros. Dès 16 ans