Norma joue au parc. Au moment de partir, sa mère est au téléphone : la fillette, se sentant abandonnée, part alors dans un monde que seuls les enfants connaissent…

Norma joue dans le sable avec Jojo, son doudou singe. Elle l’a enfoui : seuls les bras et la tête de la peluche dépassent du monticule. Sa mère, assise à l’ombre, sur un banc, pose son téléphone et l’appelle alors : « Norma ! On s’en va ! Secoue ton Jojo, il est plein de sable ! »

Mais, la fillette joue : elle imagine des fourmis rouges venues dévorer tout sur leurs passage. Puis, elle se voit tamanoir, « un animal bizarre ». Le téléphone se remet à sonner : « Coooâ coooâ ! » Maman oublie aussitôt Norma et Jojo. La fillette a enfin obéi, mais sa mère ne l’entend pas, elle n’est plus là pour personne…

Dans le beau parc, Norma, après avoir plusieurs répété « maman »,se met à hurler : « MAMAN ! » Sa mère l’entend enfin, mais elle lui explique qu’elle n’a qu’à jouer plus loin… « Puisque c’est ça, je pars ! dit Norma. » Elle croise alors Félix, lui aussi seul. Alors, livrés à eux-mêmes, les enfants partent. Loin.

Dans des pays merveilleux, qu’ils inventent, ils savent comment s’y rendre. Ils font tout ce qu’ils aiment, rencontrent des bêtes étranges, rêvent aux bons gâteaux qu’on mange. Mais soudain, ils éprouvent un regret. Et eux, qu’ont-ils abandonné ? Norma repense à son Jojo, qu’elle a secoué, ensablé… L’avait-il mérité ?

Les enfants se sentent parfois délaissés par des parents pas toujours disponibles. En plus, à présent, leurs portables sonnent sans cesse… Ils ne parlent plus qu’aux téléphones. À quoi bon, dans ces conditions, avoir des parents ? Une belle histoire pour faire réfléchir sur les temps de partage entre petits et grands, sans écran…

Puisque c’est ça je pars, d’Yvan Pommaux, éd. L’école des loisirs, 44 p., 14,80 euros. Dès 5 ans