Au XIXe siècle, une fascination presque démente pour la route du pôle Nord, amène un nombre conséquent d’explorateurs à leur perte.
En 330 avant Jésus Christ, après avoir commercé avec des peuples celtes de Britannia, un navigateur marseillais intrépide prénommé Pythéas tente de monter le plus au Nord possible le long du monde connu. Il fait halte en Islande (Thulé à cette époque) et s’émerveille des aurores boréales.
Il continue toujours plus au Nord, malgré le froid et découvre que la mer se solidifie autour du navire. De grands coups de hache à la proue permettent de se libérer des glaces. A son retour, Pythéas relate son expédition et ses observations, mais sera considéré comme menteur puisque personne ne pourra attester ses dires.
Au XIXe siècle, l’Arctique reste un territoire vaste et inexploré. Bien que coûteuses en ressources et en hommes, des expéditions sont montées afin de tenter d’en découvrir les mystères. Mais aucune expédition n’a encore franchi la ceinture de glace. George W. Melville est un officier de la Marine Américaine obsédé par le Grand Nord.
Conquis par la fougue de De Long, commandant de l’expédition de l’USS Jeannette, Melville devient son ingénieur en chef. Il prend part à ce voyage avec pour but d’atteindre le pôle Nord. L’équipage doit lutter contre le temps et le froid pour tracer sa route. Une fois pris au piège, que pèse l’ambition des hommes face aux éléments ?
Cet album raconte donc cette histoire de ce bateau en route pour aller toucher le Pôle Nord (alors encore inviolé) en passant par le Détroit de Béring, entre la Sibérie et l’Alaska. Cette trentaine d’hommes d’un grand courage sont ainsi partis en 1879, et ne sont rentrés, du moins certains, que trois ans plus tard, bredouilles.
Avec une postface de Vincent Piolet (docteur en géopolitique) qui apporte un éclairage sur les enjeux géopolitiques de ces découvertes et les luttes politiques et économiques de ces routes commerciales. Un album qui plonge le lecteur dans ces immensités de glace avec ces hommes courageux et un peu fous.
Captif des Glaces, de Clément Baloup et Hugo Stephan, 120 p., 22 euros. Dès 14 ans