Quand des livres sont adaptés aux jeunes collégiens

Voici une sélection de quatre romans des éditions Nathan, à conseiller dès 10 ans.

Arno n’en revient pas : son père a signé la pétition lancée par le charcutier du village qui exige le renvoi immédiat de tous « les élèves d’origine étrangère ». Oui, il ne veut pas froisser sa mère, Mamie Lingot, mais tout de même, Arno ne pensait pas qu’il était si lâche : « Mon père me dégoûte. »

Il y a bien eu une bagarre entre Mahmut, un collégien turc, et Alex Livio, qui a eu le nez cassé. Mais de là à « tous » les mettre dans le même panier… Arno est choqué d’autant qu’il apprécie Chanthou, une camarade cambodgienne… Au CDI, Arno est réquisitionné pour trier les livres : d’un côté les contes « exotiques », de l’autre les légendes françaises.

Puis, en géographie, plus de planisphère, mais une carte de l’Hexagone. A la cantine, le fameux couscous du jeudi est remplacé par de la langue de bœuf. Le cours d’allemand, lui, est annulé. Enfin, Chanthou, Karim, Malik, Tamara et les autres sont finalement renvoyés du collège… dans l’indifférence.

« Le petit train des quatrièmes s’est formé. Je frappe à quelques dos au hasard.
– Eh ! les gars, vous avez vu ? Chanthou et Malik et Tamara et Mahmut et… vous les avez vus, dans le minibus ? Ils sont virés pour de bon… hé ! vous m’écoutez ? Pas seulement du bahut. Virés de chez nous (…). Vous n’avez pas vu ? Ils n’ont pas vu. »

Un livre poignant qui évoque les renvois des élèves sans-papiers. Comment réagir ? Qui accuser ? Arno, qui critique son père, réalise que lui aussi a laissé faire… Une histoire d’amitié où la haine fait rage… Et le courage n’est pas au programme. Le héros est touchant dans ses hésitations. Un livre à recommander à tous !

Lundi, couscous, de Lorris Murail, éd. Nathan, 144 p., 5,20 euros. Dès 11 ans

Une plongée dans la vie de Molière et dans ses combats : sa dénonciation des médecins charlatans, sa querelle avec Racine, avec les opposants à ses pièces malgré le soutien du roi. Paris, XVIIe siècle. Jean-Armand de Mauvillain se rend de toute urgence chez son ami Molière qui l’a fait appeler au chevet de son enfant malade.

Le comédien est désespéré : il a déjà subi le dédain et les mauvais conseils du grand Daquin, l’un des médecins du roi Louis XIV. Malgré toute la science de Mauvillain, l’enfant meurt. Dès lors, à travers ses pièces, Molière n’a de cesse de dénoncer le charlatanisme de Daquin et de certains de ses éminents confrères…

Les médecins ridicules, de Laure Bazire, éd. Nathan, Collection Un regard sur, 144 p., 5,20 euros. Dès 11 ans

Gaule, IIe siècle. Depuis que leur père est mort, Brenn et Albane vivent sous la coupe de leur beau-père, un homme brutal. Lorsque celui-ci décide de marier Albane contre sa volonté, elle prend la fuite avec son amoureux, un Romain. L’homme à qui elle était promise part alors à sa poursuite pour laver cet affront.

Afin de sauver sa sœur, Brenn s’élance à travers la Gaule, escorté de ses deux chiens Mars et Vulcain… Ce roman est adapté au programme scolaire qui, en sixième étudie cette période de l’histoire. Ce récit n’est évidemment pas sans rappeler la relation entre Hélène et Pâris qui mena à la Guerre de Troie.

Brenn le Gaulois, de Alain Grousset, éd. Nathan, 192 p., 5,20 euros. Dès 11 ans

« – J’en ai marre, dit Kira. C’est toujours la même chose : on ne peut pas parler d’un peintre sans le flanquer dans une boîte, si possible en « isme ». Moi, le postimpressionnisme, ça ne me dit rien, et je ne parle même pas de l’École de Pont-Aven ou des Nabis. On se sent tout de suite exclu. »

Et Line la comprend. Dans sa famille, Gauguin est dans la cuisine, enfin sur une boîte à sucres que leur père a offert à sa mère. Le tableau « Arearea » y est reproduit avec ces deux vahinés et ce chien rouge. Ses parents se sont rencontrés devant cette toile et vouent depuis un culte au peintre.

Paul est même devenu peintre. Mais, contrairement au maître, il n’a pas rencontré le succès et son moral s’est délité jusqu’à prendre une décision radicale… Il vient de quitter sa femme et ses enfants et est parti peindre seul à Pont-Aven, là où Gauguin s’était installé à une époque. Un joli roman pour faire découvrir ce grand artiste.

Chien rouge, de Marie Sellier, éd. Nathan, Collection Un Regard sur, 178 p., 5,20 euros. Dès 11 ans

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