Printemps 1941, le bassin minier du Pas-de-Calais, d’une importance stratégique pour l’occupant, subit une administration militaire spécialement lourde. Le 1er mai, une grève se répand chez les 100 000 mineurs, à la fois pour protester contre la dégradation des conditions de travail et par patriotisme.
« Une journée de lutte contre le double joug de la domination capitaliste et étrangère. » Fernand, jeune mineur sans histoire, ne se sent pourtant que peu concerné. Mais l’époque n’est pas aux hésitations, et son beau-frère Gilles ne cesse de lui reprocher violemment sa lâcheté.
La répression, elle, ne se fait pas attendre et est particulièrement violente. Les Allemands procèdent à des centaines d’arrestations et à des exécutions. Fernand et Gilles, toujours à couteaux tirés, sont déportés au camp de concentration de Sachsenhausen, près de Berlin, où leur querelle ne les aidera pas à survivre.
On retrouve Maximilien Le Roy, passionné, qui n’hésite pas à se confronter aux réalités de terrain pour nourrir ses récits réalistes. Il a déjà réalisé l’album Faire le Mur, puis se concentrant sur le scénario, il a également porté une veine historique et sociale avec le portrait sans concessions d’Auguste Blanqui dans Ni dieu, ni Maître.
Les illustrations en noir et blanc sont l’oeuvre de Félix Brune, amateur du cinéma des années 1950-60, mais aussi grand lecteur de romans de science-fiction. Ce fan de Jarry, Queneau ou encore Sempé, livre ici des dessins très réalistes qui retranscrivent à merveille la cruauté du nazisme et la dureté de la vie.
La Révolte des terres, de Maximilien Le Roy, illustré par Félix Brune, éd. Casterman, 104 p., 18 euros. Dès ans