Quand la magie est héréditaire

La publication de Mauve de Marie Desplechin est l’occasion de revenir sur les deux premiers livres Verte et Pome.

Verte a 11 ans et comme toutes les jeunes filles de son âge elle s’intéresse aux garçons. Oui, mais voilà elle n’est pas comme les autres adolescentes. En effet, sa mère, Ursule et sa grand-mère, Anastabotte sont des sorcières et donc elle le sera forcément un jour. Pour l’instant, elle ne montre aucun talent pour la sorcellerie au grand dam de sa mère…

La raison est simple : transmettre le métier à sa fille est primordial. Si elle n’y arrive pas peut-être qu’Anastabotte elle, le pourra. Ursule décide donc de confier Verte une journée par semaine à sa grand-mère. Dès la première séance, les résultats sont excellents. Ils dépassent même les espérances d’Ursule.

En effet, ce mercredi, Anastabotte crée une ombre bleue et demande à Verte à qui elle doit l’envoyer. Sans réfléchir, puisqu’il occupe ses pensées, la jeune fille désigne Soufi. En rentrant chez sa mère, Verte est très énervée et après une enième dispute avec sa mère, elle claque la porte. Derrière elle, la vaisselle se casse contre la porte…

Dans le second volet, Pome, Verte se fait une nouvelle amie qui, comme elle porte un prénom pour le moins original… Désormais entourée d’hommes, fait nouveau dans sa vie -ellea retrouvé son père et s’est rapprochée de Soufi – la jeune fille se fait donc une copine qui s’avère être elle aussi une sorcière.

Verte, de Marie Desplechin, éd. L’école des loisirs, 178 p., 7,70 euros. Dès 9 ans

Enfin, Mauve, publié fin 2014, raconte comment une nouvelle venue va perturber l’équilibre de Verte et Pome. Rien ne va plus. Pome est d’une humeur terrible, Verte va s’enfermer dans sa chambre. On les connaît pourtant, cela ne leur ressemble pas du tout. Une crise d’adolescence ? Ce serait trop facile. La fatigue ? Certainement pas.

Lorsque Pome revient des cours avec un bleu au visage, le doute n’est plus permis : quelque chose ne va pas. Depuis l’arrivée de cette fille au collège, tout semble détraqué. Les autres élèves deviennent méchants et agressifs envers le duo. En outre, Verte et Pome ne veulent absolument pas en parler.

Pire, dès que l’on prononce son nom, une scolopendre surgit ! Heureusement, Ray, le grand-père de Verte, les pousse à se confier. Quand il apprend que Pome a même reçu des pierres, il appelle le directeur et même la police. Mais, personne ne croit la version des filles. Verte va alors prendre seule les choses en main…

Les trois volumes sont divisés en courtes parties, racontée chacune par un des personnages principaux. Un point de vue qui permet de comprendre ce que chacun ressent. On retrouve tout ce qui fait le succès de cette série : l’humour évidemment, des héros attachants et une intrigue originale bien loin des histoires de sorcières classiques…

Le lecteur pourra même s’identifier aux protagonistes car le récit est loufoque certes, mais bien ancré dans le monde actuel. L’auteur aborde ici un thème grave : le harcèlement scolaire. Et grâce à sa plume, même si tout est plus léger, cette histoire permet une prise de conscience notamment de la violence de certains et peut amener à la discussion.

Mauve, de Marie Desplechin, éd. L’école des loisirs, 210 p., 8,70 euros. Dès 9 ans

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