Quand la science-fiction est magnifiée en BD

Après La Peur géante les éditions Ankama proposent deux nouveaux albums de la collection Les univers de Stefan Wul. 

Lionel, double robotique du Terrien Lorrain, a mystérieusement disparu sur la planète Sidar. Guidé par Xaog, un indigène sidarien, son maître se lance à sa recherche. Tous deux vont affronter des créatures mortelles. Et Lorrain doit toujours être sur ses gardes et se méfier du moindre être vivant comme ce joli papillon qui paraît bien inoffensif…

Heureusement, Lorrain et Xaog vont aussi être aidés dans leur quête par le Résident, un administrateur envoyé par la Terre. Ils ont bien besoin de ce vieil homme à moustaches car le chemin est semé d’embûches. En effet, ils vont être confrontés à des phénomènes aussi étranges que terrifiants pour retrouver en pleine crise coloniale la trace de Lionel.

Mais, une fois que Lorrain réussi enfin à retrouver son alter ego mécanique, sa survie n’est pas assurée pour autant… La Terre a choisi de se retirer de Sidar, l’abandonnant aux Xressiens, une race de conquérants destructeurs. Et si finalement sauver Lionel, c’était sauver Sidar ?

Rayons pour Sidar est une histoire publiée en 1957, en pleine guerre d’Algérie et trois ans après la fin du conflit en Indochine. Si l’auteur, Stefan Wul n’a jamais pris parti ouvertement, il livre sa vision des colonisés, les Sidariens que les Terriens doivent protéger des extraterrestres.

Valérie Mangin a adapté cette oeuvre en tentant d’y ajouter « une vision plus en phase avec notre époque », dit-elle. Ainsi, dans le second tome, elle a choisi Lorrain comme principal protagoniste. Le voyage sur cette planète hostile est illustré de main de maître par Emmanuel Civiello. De la science-fiction pure et dure qui plaira aux amateurs.

Rayons pour Sidar T.1 Lorrain, de Valérie Mangin, illustré par Emmanuel Civiello, éd. Ankama, collection Les univers de Stefan Wul, 56 p., 13,90 euros. Dès 14 ans

Ankama publie également Le temple du passé, autre BD inspirée d’un livre de Stefan Wul. Cet album est en revanche à conseiller pour un public averti. Pilote missionné pour une expédition de colonisation, Massir émerge de sa veille cryogénique pour se découvrir naufragé d’un vaisseau en pleine avarie.

Seuls deux autres membres de l’équipage ont survécu. Pour échapper à l’environnement hostile où ils se sont échoués – une étrange caverne organique remplie de chlore liquide – tous trois vont devoir faire appel aux ressources de leur civilisation avancée, experte en manipulations génétiques. Mais les tensions ne tardent pas à apparaître…

Attirances, haines et jalousies menacent le précaire équilibre du huis clos et rendent la survie incertaine. D’autant que Massir, propulsé au grade de commandant et tentant par tous les moyens de garder le contrôle de la situation, dissimule lui-même un esprit fragilisé, hanté par les fantômes de son propre passé…

Malgré leur différences, les trois hommes vont tenter d’unir leurs talents pour comprendre pourquoi leur vaisseau s’est écrasé et où ils sont… Cette BD oscille donc entre présent et passé, entre réalité et souvenirs, jouant avec les couleurs pour différencier les périodes. Un climat oppressant dû aux huis clos mais aussi aux tensions.

Le temple du passé T.1 Entrailles, de Hubert, illustré par Etienne Le Roux, éd. Ankama, collection Les univers de Stefan Wul56 p., 13,90 euros. Dès 16 ans

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