Voici deux romans qui évoquent l’amour entre deux jeunes gens différents. Des histoires qui démontrent que le handicap n’est pas un obstacle.
« Comme tu es beau ! Ils se regardent. Lui, devant, assis dans le fauteuil en cuir. Elle, debout, derrière, au-dessus de lui. Ils se sourient dans le miroir. (…) – Toi aussi, tu es belle, répond-il dans un souffle. Fabio renverse la tête en arrière, Michaela baisse la sienne vers lui. (…) Le premier baiser qu’ils échangent est un baiser à l’envers. »
Fabio est handicapé : il marche avec un déambulateur car l’une de ses jambes ne répond pas à ses ordres et traîne. Il l’appelle affectueusement « paresseux ». Intelligent, il s’ennuie en cours et ne veut faire aucun effort pour avoir de bonnes notes. Sa seule distraction : faire le pitre et prêter son déambulateur pour que les autres fassent des courses.
Et puis, un jour sa vie bascule. Michaela repasse au lycée. Cette dernière a arrêté les cours pour aider sa mère au salon de coiffure. C’est l’occasion pour les deux jeunes gens de reprendre contact. Ils se voient de plus en plus souvent. Et tout à coup, plus rien n’existe pour Fabio, ni les cours, ni les parents, ni le déambulateur.
Au lycée, chez lui, dans la rue, partout et tout le temps, il n’a plus qu’elle en tête : Michaela. Les deux jeunes gens réussissent même à ce que la belle brune s’immisce dans le voyage scolaire de la classe de Fabio, à Rome. Mais ils sont démasqués. Leurs parents sont prévenus.
Et leurs réactions déplaisent aux amoureux. D’un côté la mère de Michaela lui explique qu’elle aurait pu choisir quelqu’un d’autre qu’un handicapé, un « malheureux » comme elle dit. Les parents de Fabio, eux, sont outrés que leur fils se soit entiché d’une « pauvre fille ». Les jeunes gens n’ont plus le droit de se voir.
Mais, Michaela et Fabio sont prêts à tout pour rester ensemble. Personne ne pourra se mettre en travers de leur amour, sinon ils partiront. Un roman d’amour qui se dévore. Une belle histoire qui démontre qu’au-delà des préjugés, du handicap et des barrières sociales, l’amour est possible lorsque l’on se bat pour lui.
Tout ce que je désire, d’Anna Pavignano, éd. Bayard jeunesse, 240 p., 12,90 euros. Dès 14 ans
« J’ai beau me dire qu’il ne faut pas y penser, la pensée revient toujours. Je descends du car et c’est à ce moment-là que je lève la tête. Tous les matins au même endroit. Un haut-le-cœur. L’estomac qui se retourne comme une chaussette. Dès que je l’aperçois. Le collège. »
Nine est en cinquième et déteste l’école. Tous les matins, elle a mal au ventre rien que d’y penser. Mais, elle a quelques moments de répit : lorsqu’elle voit Ulysse. C’est le nouveau pion. Et il est jeune et beau. D’accord, il est plus âgé, mais peut-être qu’il pourrait l’attendre quelques années… Elle ne cesse de penser à lui, pour tenir le coup.
Mais, un jour, pas d’Ulysse à l’entrée du collège. Dans la journée, l’information se répand : il a eu un accident de moto. Un drame pour Nine. Elle voudrait en savoir plus, notamment connaître sa date de retour. Nine découvre que Noah, collégien aussi, est le frère d’Ulysse. Seulement voilà, Noah, pour lui parler, ce n’est pas simple : il est sourd !
Nine, qui a retrouvé espoir, va voir Noah, mais elle ne connaît pas la langue des signes et le jeune homme se moque d’elle. La collégienne apprend qu’elle peut prendre des cours de LSF et s’inscrit. Enfin, elle va pouvoir communiquer avec le frère d’Ulysse. Nine s’est trouvé une bonne raison de venir au collège et sa boule au ventre diminue.
En effet, la jeune fille communique de plus en plus avec Noah qui lui révèle que pour lui non plus ce n’est pas facile. Une histoire touchante qui permet de réaliser les difficultés de jeunes sourds, sans jamais tomber dans le mélo. Le lecteur découvrira en outre un peu l’histoire de la langue des signes. Un roman sur la tolérance et la différence à lire vite !
La seule façon de te parler, de Cathy Ytak, éd. Nathan, 144 p., 5,50 euros. Dès 11 ans