Fred Bernard remonte le fil d’un diamant extraordinaire surnommé « Bellaciao », né du banal désir d’un homme qui voulait devenir riche et célèbre. L’auteur mélange l’histoire de ce bijou aux grands événements qui ont marqué le XXe siècle.

Si les diamants sont éternels, il a bien fallu, un jour, arracher la pierre aux entrailles de la terre. Découvert en 1907 dans une mine d’Afrique du Sud, le diamant Bellaciao va traverser le siècle, filant de mains en mains, au gré des histoires d’amour, des faillites, des aventures rocambolesques, et des accidents de parcours.

Fred Bernard raconte le destin de ce diamant extraordinaire, entremêlant les petites et la grande Histoire. Ce simple caillou devenu précieux bijou, né du banal désir d’un homme qui voulait devenir riche et célèbre, à l’instar de Jack London qui, à la même époque, devenait une star avec le récit de ses aventures dans L’appel de la forêt.

L’auteur offre une plongée dans le début du siècle, passant des frères Wright qui volent près d’une heure en 1908 aux tentatives infructueuses des premiers hommes volants. La tragédie du Titanic est aussi contée : le lecteur suit la Duchesse de Borowczyk qui détient ce fameux bijou et survit à ce naufrage. Mais ruinée, elle le revend en 1915…

Ce bijou va connaître bien des propriétaires, aux fortunes diverses et va traverser les époques, des années folles à la Seconde guerre mondiale, où il est monté sur une bague. En 1961, il est même au doigt d’un homme, puis au cou d’un jeune fille de 15 ans avant d’être volé par Albert Spaggiari ! Amour, trahisons, voyages : quel destin…

Un album qui se dévore. L’auteur y mêle donc l’histoire de ce bijou à de grands moments comme la guerre d’Espagne ou encore les attentats du 11 septembre 2001 et se termine par la mort d’Alain Bashung qui entraîne la diffusion de sa chanson « Bijou, bijou » à la radio, en hommage au chanteur.

Bijou, de Fred Bernard, illustré par Loustal, éd. Casterman, 72 p., 19 euros. Dès 14 ans