L’Arpenteur, récit initiatique dans un futur inquiétant, superbe album de Viktor Hachmang rend hommage à La Tempête de Shakespeare.

Dans un futur lointain, l’humanité vit sur une planète artificielle, tandis que la Terre est devenue une immense décharge. Géo, un humble éboueur de l’espace, s’échoue accidentellement sur cette planète dépotoir. Désormais, il vaut mieux éviter la pluie qui tombe…
Tel un Robinson post-apocalyptique, il lutte pour survivre, sans plus aucun espoir, dans ce milieu hostile peuplé de ruines, de déchets et de lacs pollués. Au cours de son errance, il découvre un homme mort. Ce dernier serre entre ses doigts un exemplaire de La Tempête de Shakespeare.
Ce récit initiatique le captive et devient son guide pour affronter les défis de cet environnement impitoyable. L’histoire qui évoque la solitude résonne en lui. Il lit à voix haute comme pour rendre Ariel vivant. De page en page, on découvre le passé de Geo, qui vivait sous Avalon, une réserve naturelle pour les plus riches.
Dans les « profondeurs », il travaillait au service « d’assainissement ». Sorte d’éboueur de l’espace, Géo se trouve un jour projeté sur terre suite à un dysfonctionnement de son vaisseau-poubelle.. Mais est-ce vraiment un accident ? Et si une entité mystérieuse l’avait orchestré ?
L’Arpenteur est un superbe album en hommage à La Tempête. Géo, devenu naufragé doit faire face à l’environnement devenu hostile à la surface de la planète tout en cherchant à rejoindre la cité d’où il est tombé. La quête de la destination finale de ce voyage s’efface peu à peu au profit d’un récit initiatique.
L’arpenteur, de Viktor Hachmang, éd. Casterman, 80 p., 20 euros. Dès 14 ans