A l’occasion des inondations de 1958, Jean, médecin de campagne dans les Cévennes, va porter secours à son père, qui vit dans les collines. Mais cela fait 25 ans qu’ils ne se sont pas parlés…
Septembre 1958. La pluie ne cesse de tomber sur les Cévennes. Les vieux attablés au bar de Fernand rigolent : « Oh ! Oh ! C’est pas la fin du monde », sourit l’un. « Ca va passer… On a l’habitude… », ajoute l’autre. Mais, bientôt, les rues sont inondées. Poujol, le médecin arrive alors et explique que la situation est catastrophique.
Partout aux alentours, les fleuves et rivières débordent… Jean réalise alors que son père est isolé. Sans réfléchir, il saute dans sa voiture et roule, sous des mètres d’eau. Bientôt, il doit abandonner son véhicule qui coule… « Bon Dieu, je l’ai échappé belle ! » Il poursuit à pied pour atteindre « la ferme du vieux ».
Ce fils est revenu au pays… après 25 ans sans avoir donné la moindre nouvelle à ses parents qu’il a quittés brutalement pour entrer dans l’armée. « Viré » d’Indochine par le Vietminh, il a fini par s’installer près de « chez lui », sans pour autant renouer vraiment avec son père, veuf, qui vit encore dans ses collines des Cévennes.
C’est donc à la faveur des terribles inondations de 1958 qu’ils vont se reparler, remonter le temps, refaire l’histoire, leur histoire. « C’est toujours dans les moments exceptionnels qu’on veut rendre la monnaie de leur pièce à ceux qui nous ont aidés, c’est ça ? », titille le père.
Isolés de tous, ces deux-là vont se livrer. Le père, d’abord, va évoquer Clémence, morte il y a 18 ans. Jean n’a en fait pas de lien de parenté avec celui qu’il appelle « papa ». De son côté, il raconte sa vie de médecin colonial en Indochine, puis au bagne en Guyane. Son père, ancien résistant, le considère comme un collabo…
Un roman que le, lecteur dévore partageant avec les personnages leurs peines, leurs secrets, et leurs vérités. Le tout dans un décor rappelant les meilleurs Pagnol. Des illustrations qui détaillent les visages et transmettent les émotions. On plonge dans ces « tableaux » avec délectation…
L’île aux remords, de Didier Quella-Guyot, illustré par Sébastien Morice, éd. Grand Angle, 80 p., 18,90 euros. Dès 12 ans