Une histoire de football qui se déroule à Marseille : rien d’original ? Bien au contraire. Ce récit évoque l’amour du football, l’importance du rôle de gardien et le lien qui unit un père et son fils.
Le quartier de Belsunce, à Marseille. Ses immeubles délabrés, ses scooters, ses poubelles renversées et son City stade tout neuf. Depuis son inauguration, le mini terrain de foot est fréquenté H24 par tous les jeunes du quartier. Seul Enzo, qui habite pourtant à côté, refuse d’y mettre les pieds.
Ce n’est pas qu’il déteste le foot, au contraire, mais il ne supporte pas ceux qui y jouent, ces footeux au QI d’huître qui passent leur vie à s’insulter. Le jour où Ilyes et Ali parviennent à l’entraîner au City, ça ne loupe pas, Enzo se retrouve au pire poste du monde, celui de gardien. Et là, surprise ! Il s’avère doué, très doué, pour arrêter les buts…
Mais son père ne veut pas qu’il joue au football dans le quartier. Ils jouent ensemble pendant les vacances, au village. Et jamais ailleurs. Enzo se demande ce qui a bien pu arriver à son père pour autant aimer le foot et aller jusqu’à regarder tous les matches qui passent à la télévision mais ne plus vouloir jouer du tout.
Enzo est donc tout surpris de se rendre compte qu’il a – tout comme son père qui devait être professionnel avant qu’il ne lui arrive quelque chose – un sacré talent de gardien. Solée, elle, prouve bien qu’une fille a sa place dans une équipe de foot. Monsieur K et son fidèle Zizou apportent un peu plus de couleur « locale ».
Une histoire qui fleure bon le soleil. On entendrait presque l’accent chantant résonner page après page. Evidemment un récit qui évoque le football ne pouvait se dérouler ailleurs que dans un quartier populaire de Marseille. Mais là, en plus, on réhabilite ce poste un peu mal vu dans ce sport : celui de gardien de but, le « goal ».
Le foot, en toile de fond, est décrit d’un point de vue technique par l’auteur, avec la précision d’un journaliste sportif. Le lecteur, grâce aux dialogues drôles, est entraîné dans cette histoire au ton juste et à la langue pleine de vivacité. Les personnages, surtout ceux d’Enzo et son père, sont touchants et leur relation est émouvante.
Bande de boucans T.1 Le pari d’Enzo, d’Anaïs Sautier, illustré par Caroline Hüe, éd. L’école des loisirs, 224 p., 12 euros. Dès 9 ans