Ailleurs meilleur raconte le parcours d’Alassane, jeune migrant de 15 ans, qui part de Côte d’Ivoire pour la France. Une histoire inspirée de plusieurs témoignages, qui traite avec justesse un sujet sensible et d’actualité.
Alassane a 15 ans et doit quitter sa famille et son pays. Avec plusieurs milliers de francs CFA en poche, bien cachés dans une doublure par sa mère, le voilà parti ! « Je n’ai jamais mis les pieds à Abidjan, jamais vu l’océan Atlantique mais je pars pour le Maroc et le bord de la Méditerranée. »
Il pense ne plus avoir d’avenir puisque sa famille a perdu ses terres, depuis la mort du père. Alassane l’espère, son futur sera meilleur ailleurs. Pourtant, il le sait, « le chemin jusqu’à la France promet d’être long et semé d’embûches… » Il part à bord d’un camion avec une vingtaine d’hommes et de femmes, dont deux enceintes.
L’autrice ne cache ni les passeurs qui demandent toujours plus d’argent ni les murs de barbelés érigés aux portes de l’Europe. Encore moins les blessés et même les morts laissés au bord de la route ou dans la mer. Si quitter son pays et les siens est très difficile, ils espèrent tous trouver mieux et sont près à prendre tous les risques.
Un roman poignant qui raconte la réalité de nombreux migrants qui choisissent d’affronter des épreuves parfois mortelles pour tenter de trouver un ailleurs meilleur, loin des guerres ou autre crise qui gangrène leur pays. Un récit touchant utile pour les jeunes lecteurs afin qu’ils découvrent le parcours de certains pour arriver en France.
Cet ouvrage sent aussi bon l’Afrique grâce aux expressions distillées : « Chez moi, on n’attend pas la pluie pour se laver » ou « Un homme sans culture, c’est un zèbre sans rayures. » Sur sa route, le héros se fait un ami : Modeste. « Tout seul on va vite, mais à deux on va loin. » Ensemble, ils découvrent que même l’exode s’achète…
Ailleurs meilleur, de Sophie Adriansen, illustré par Tom Haugomat, éd. Nathan, 176 p., 5,95 euros. Dès 10 ans