Pour son nouveau roman graphique, Christian De Metter célèbre un genre réhabilité dernièrement par la littérature et le cinéma : le western.
États-Unis, 1896. La veuve MacKinley vit avec adolescent Sean. Sa fille Abby a disparu. Un homme vient lui rendre visite pour l’informer qu’un procès a lieu. On s’apprête à juger un homme soupçonné d’enlèvements d’enfants, Buck MacFly. Cette mère qui cherche des réponses décide de se rendre en ville pour en savoir plus.
Madame MacKinley rencontre celui que l’on surnomme l’ogre. Il aurait des informations sur sa fille Abby dont elle est sans nouvelles depuis six ans. Sans réfléchir aux conséquences, elle fait évader MacFly. Cette mère éplorée se pense suffisamment forte pour contraindre son prisonnier à la conduire jusqu’à Abby. Mais ce n’est pas si simple.
Le shérif Cassidy organise la traque pour retrouver les fuyards. MacFly se montre, lui, de plus en plus cynique et inquiétant au fil de l’échappée dans la montagne et le blizzard. Il révèle ainsi à Sean et à sa mère qu’il connaissait bien leur père et époux George MacKinley, mort quelques années auparavant à la bataille de Wounded Knee…
Pièges, faux-semblants, coups de théâtre : rien ni personne, dans cette histoire âpre et violente, ne semble finalement conforme à ce qu’il semblait être… Une BD qui fait froid dans le dos et chaud au cœur en même temps. Le lecteur avance dans le récit aussi doucement que les protagonistes progressent dans la neige.
Christian De Metter propose un western dans lequel l’intrigue est beaucoup plus complexe que l’on ne pourrait le croire. Le lecteur découvre l’Amérique rurale de la fin du XIXe siècle qui s’industrialise petit à petit. Pour illustrer le côté sanglant du récit, les planches sont ocres. Psychologie des personnages, suspens, secrets de famille : à lire vite !
Rouge comme la neige, de Christian De Metter, éd. Casterman, 104 p., 18 euros. Dès 14 ans