Adam a 9 ans. Sa mère le laisse à l’orée de la forêt. Elle doit retourner dans le ghetto pour tenter de sauver les grands-parents. Bientôt, le garçon retrouve Thomas, un camarade de classe. Ensemble, ils vont devoir survivre.

Quand la mère d’Adam le conduit dans la forêt, elle promet de venir le chercher le soir même. « Aie confiance, tu connais la forêt et tout ce qu’elle contient », lui dit-elle. Mais comment avoir confiance alors que la guerre gronde, que les rafles se succèdent dans le ghetto et que les enfants juifs sont pourchassés ? La journée passe.

Et bientôt Adam n’est plus seul. Il retrouve Thomas, un garçon de sa classe que sa mère est également venue cacher là. Les deux garçons sont différents et complémentaires : Adam sait grimper aux arbres et se repère dans la forêt comme s’il y était né. Thomas est réfléchi et craintif. À la nuit tombée, les mères ne sont pas revenues…

Les enfants s’organisent et construisent un nid dans un arbre. Dans cette forêt, ils ne sont pas seuls et c’est leur chance. Ainsi, un jour, ils voient Mina, une fille de leur classe, qui traie une vache dans un pré. Quand Adam l’appelle, elle ne réagit pas, mais plus tard, elle déposera de la tourte au maïs pour eux, en bas de l’arbre.

Et puis, il y a des animaux qui peuplent la forêt et à la grande surprise de son maître, Miro, le chien d’Adam. Le garçon connaît bien la forêt et réussit à trouver de la nourriture, surtout des fruits (mûres, cerises, pommes), puis le lait de la vache. Les deux garçons vont se soutenir, chacun avec ses qualités et ses défauts.

Ils passeront de longs mois ainsi, affrontant la faim, la pluie, la neige et le vent, sans oublier les questions essentielles : qu’est-ce que le courage ? Comment parlent les animaux ? D’où vient la haine ? Qu’est-ce que croire en Dieu ? Ils vont se montrer courageux, n’hésitant pas à soigner leur professeur blessé.

Aharon Appelfeld, l’auteur, est né à Czernowicz (alors en Roumanie) en 1932. Sa mère est assassinée par les nazis alors qu’il n’a que 8 ans. Il livre, à 80 ans, son premier roman destiné aux plus jeunes. Ill raconte ce que furent l’errance dans la forêt, le froid, la faim, la peur, et puis le pain tendu, les gestes infimes et héroïques qui l’ont sauvé.

Adam et Thomas est un chef-d’oeuvre longtemps mûri. Et ses deux héros, les deux visages inoubliables de ce petit garçon à l’âme forte. Une belle leçon à transmettre aux jeunes lecteurs. cette histoire ne tombe jamais dans le larmoyant. Les illustrations la rendent encore plus vivante et touchante. Emotions garanties !

Adam et Thomas, de Aharon Appelfeld, éd. L’école des loisirs, 150 p., 15 euros. Dès 12 ans