Voici deux romans de la collection Tribal de Flammarion ; deux histoires bien différentes pour les adolescents.
Voici la présentation de l’éditeur : « Lina et Nour sont en classe de seconde : l’une vit à Saint-Denis, l’autre vit à Sofia, en Bulgarie. Sous la direction de leurs professeurs, elles entament une correspondance qui tourne aux confidences. Lina se révolte contre la corruption des pays de l’Est, Nour cache un grand mal être. »
Elles semblent plutôt sceptiques à l’idée de correspondre, surtout sur du papier ! Aujourd’hui il y a Internet. Mais elles jouent le jeu. Si au début, elles se présentent et parlent de leur quartier, de leurs goûts et de leurs amis, elles vont finir par se confier de plus en plus. Et fini le papier, place aux mails, plus rapides.
Lina sent qu’elle fait partie des nantis et descend dans les rues de Sofia pour manifester : « Parce qu’en plus du chômage, de la pauvreté, de la faim, on n’a plus d’électricité. Enfin, moi, oui. Ici, au lycée français on fait partie des privilégiés. Mais, les autres, ceux qui s’échinent pour 400 euros par mois ? »
Nour livre un autre combat, contre elle-même. Elle se réfugie dans le slam et est parfois très dure. Elle a peu d’amis et trouve les garçons de son âge sans grand intérêt. Lina, elle, a un faible pour le bel Ilya, un redoublant aux yeux verts… Elles, si différentes, vont se soutenir l’une l’autre jusqu’à ce que Lina annonce son arrivée à Paris.
Un roman très touchant qui permet de réaliser ce que peuvent vivre des adolescents européens. Chacune des héroïnes se révolte à sa façon et selon ses moyens. Une histoire originale où des jeunes filles du XXIe siècle s’écrivent des lettres. Et finalement, le fait de ne pas se voir va leur permettre de se confier plus facilement. Un beau récit !
Si j’étais un rêve, de Charlotte Bousquet, éd. Flammarion, Collection Tribal, 224 p., 12 euros. Dès 13 ans
A 16 ans, Joey est un jeune homme que la mort de son père a rendu fragile et influençable. Dans son nouveau lycée, il rencontre Aisling, dont il tombe amoureux et Shane qui, dès le début, exerce une emprise malsaine sur lui. Shane a lui-même un passé douloureux : ses parents sont morts dans un incendie plutôt mystérieux.
Joey est entraîné malgré lui dans cette nouvelle amitié. Car il a un but : retrouver l’âme de son père, au risque de tomber dans le piège. Il est prêt à tout pour arriver à ses fins. Trop de morts mystérieuses, de mensonges, le jeune homme réussira-t-il à se détacher à temps de cette domination avant de sombrer et faire un pacte avec le diable ?
« Ce silence était surnaturel. C’était un faux silence, recouvrant un chaos de voix discordantes. Je dérangeais les spectres de cette maison. Ils attendaient et me soufflaient de m’enfuir dans la nuit. » Une fois de plus, l’auteur propose un univers gothique angoissant… Le lecteur ne lâchera pas le roman avant la fin… Un thriller, un vrai !
Le sort en est jeté, de Dermot Bolger, éd. Flammarion, Collection Tribal, 350 p., 13,50 euros. Dès 14 ans