Voici un roman pour adolescents où l’héroïne est coupée du monde : pas de réseau pour son téléphone et son ordinateur. Comment va-t-elle survivre ?
Mentine a 12 ans et est surdouée. Elle raconte ses souvenirs d’enfance : « J’avais cinq ans, je savais lire et le psy avait enfin mis un nom sur mon comportement irascible. Il m’a aussitôt fait passer des tests, puis classée et étiquetée dans la catégorie des enfants précoces et hypersensibles. J’étais une grosse tête au cœur d’artichaut. »
Mais, même si elle est intelligente cela ne l’empêche pas d’avoir de mauvaises notes. Elle passe tout juste en troisième avec une moyenne de 9,5… Et le lecteur de découvrir que si la jeune fille n’a pas de bons résultats, c’est pour ne pas être rejetée par les autres. Ce qui énerve le plus son père ce sont les commentaires des professeurs…
Son père a la solution : « une année scolaire pourrie égale un été pourri. » Ainsi, au lieu de passer deux mois avec ses amies à Biarritz, Mentine est envoyée dans le Larzac chez un ami de la famille, Raoul. Dès les premières minutes avec le vieil homme, Mentine comprend que son séjour risque d’être très long.
Elle découvre très vite qu’il n’y a pas de réseau téléphonique sans fil ni Internet. Et puis, Mentine découvre vite autre chose : « Tu n’en as peut-être pas l’habitude, et tu vas peut-être trouver ça ringard, mais ici ce sont les adultes qui font la loi. » Aïe, ça commence mal. Mais, cela n’arrête Mentine qui pense toujours venir à bout de la patience de Raoul.
Petit à petit l’un et l’autre vont apprendre à se connaître et s’apprécier. Mentine va encore faire quelques bêtises comme s’allonger en plein soleil. Elle se punira elle-même avec une belle insolation qui la clouera au lit. Elle se met à écrire de vraies lettres à Johanna, l’une de ses amies et aime bien cet échange d’un autre temps.
Puis, Mentine fait la connaissance d’Eric, le stagiaire de Raoul. La citadine est toute ouïe : « Je voulais apprendre encore, encore et encore. » Et puis, avec ce garçon de 17 ans, La jeune fille retrouve le goût de discuter, d’échanger comme lors d’une veillée. Mentine va même tomber amoureuse du jeune homme…
Jo Witek livre ici le portrait drôle d’une ado différente, mais au final en phase avec son temps. Et lorsqu’elle découvre cette façon de vivre, à l’écoute des autres et de la nature, Mentine se redécouvre. Un roman très drôle qui plaira aux ados. Ces derniers apprécieront de lâcher leurs écrans pour se plonger dans cette histoire !
Mentine privée de réseau, de Jo Witek, éd. Flammarion, 236 p., 12 euros. Dès 11 ans