« Je m’étais préparé à découvrir un univers brutal et désolé, j’ étais loin du compte. Cette expérience et ces rencontres sont au coeur de mon Carnet de prison. » Galien raconte dans ce roman graphique ces deux années et demie d’intervention à la maison d’arrêt de Caen.
La prison est un endroit avec ses règles, sa culture, ses secrets et ses personnalités. Tous les rôles sont définis, chaque personne a une place précise… Lorsque Galien accepte d’animer un atelier de dessin en maison d’arrêt, il ne sait pas encore comment il va trouver la sienne.
Il découvre le règne des grilles, de la puanteur, des caméras de sécurité, du bruit permanent, des architectures destinées au contrôle. Il construit progressivement un lien de confiance avec les détenus, ces derniers se laissent aller aux confidences, jusqu’à évoquer une possible évasion…
Cet album est une chronique des deux années et demie d’intervention à la maison d’arrêt de Caen. Au-delà des fantasmes et des clichés véhiculés par les fictions, Galien s’attaque à la dure réalité de ce microcosme. Ainsi on découvre par exemple qu’en 2019 il y avait 384 détenus pour seulement 269 places.
L’auteur partage son expérience avec le lecteur, sans langue de bois. Il décrit ce qu’il a vécu et de page en page, on en apprend davantage sur les vraies conditions de détention. On plonge avec lui derrière ces barreaux sombres. Il décrit aussi les techniques de dessin et de peinture qu’il enseignait. Un album coup de poing.
« Entré en prison pour donner des cours de dessin à des détenus, j’y suis resté deux ans ! « Mais qu’est-ce que tu fous ici ? » me demandent d’abord mes élèves. Établir ma place puis la préserver va me demander une énergie considérable et une vigilance de chaque instant jusqu’ au moment où, enfin, la confiance s’installe. »
Carnet de prison, de Galien, éd. Steinkis, 160 p., 22 euros. Dès 14 ans