Empreint de poésie, de sensibilité et d’imagination, cet album est d’une grande tendresse. De page en page, on découvre trois personnages, trois êtres étranges…
« Ils étaient trois. Un grand, un gros, un gris. Semblables à trois créatures d’argile, maladroitement modelées, mais parfaitement animées. Chaque matin, leurs silhouettes tranquilles se découpaient sur les hautes crêtes de la montagne, au-dessus du village. Et leurs ombres s’étiraient (…) jusqu’aux premières maisons. »
Qui sont-ils ? Ni des animaux sauvages, ni des bêtes féroces et encore moins des monstres. Ils sont beaucoup trop doux pour cela. Ce sont simplement des êtres étranges. Ils parcourent des distances incroyables à une vitesse folle. Et ceci sans s’aider ni de griffes, ni d’ailes.
Ils ne laissaient pas de d’empreintes, juste quelques traces sur leur passage : des fougères couchées ou de la terre retournée… Ils se baignent sous la cascade, se rafraîchissent en s’aspergeant d’eau claire. Peut-être se nourrissent-ils de pétale ou de miel. « On racontait qu’ils étaient nés avant les maisons. »
Ils ne sont descendus qu’une seule fois au village pour ramener un bûcheron éreinté, un chien abandonné et une petite fille égarée. La nuit c’est comme s’ils disparaissaient : on ne les voit plus. « Mais un matin ils ne sont pas apparus. Le lendemain non plus. Ni les jours suivants... »
Ce très bel ouvrage propose de partir pour une aventure dans les vallées et les montagnes, à la recherche de ces trois êtres étranges. Un album tendre aux illustrations – réhaussées d’un pantone – invitant le lecteur à la fois au voyage, au rêve et à l’imagination. Une magnifique histoire emplie de poésie.
Trois êtres étranges, de Guillaume Gueraud, illustré par Claire Cantais, éd. La Martinière jeunesse, 32 p., 16 euros. Dès 5 ans