Quand les sportifs peuvent perdre et marquer leur discipline

Ce livre rend un hommage très littéraire à ces immenses champions qui, à perdre avec panache, ont conquis plus de gloire qu’en gagnant petitement.

Seule la victoire est belle dit l’adage. Elle rend riche, célèbre et parfois immortel. La défaite, au contraire, est dans les plus grandes occasions une petite mort, un effondrement. Pourtant, certains perdants parviennent malgré eux à susciter des émotions qui traversent le temps et dépassent les lignes de palmarès.

Il reste ainsi du cycliste Thibaut Pinot, tout jeune retraité, les regrets d’un Tour de France 2019 abandonné à quarante-huit heures d’une victoire vers laquelle il s’envolait inexorablement. Pendant plus d’une décennie d’abdications spectaculaires et de résurrections exaltées, Pinot s’est inscrit dans une lignée de vaincus.

De René Vietto à Zola Budd, en passant par Sócrates et Raymond Poulidor – qui ont élevé leur défaite au rang d’oeuvre d’art. Présent dans le virage Pinot sur le Tour 2023, Xavier Garcia a assisté en fan exalté à l’une des dernières envolées du Français et brosse ici le portrait de l’idole franc-comtoise.

Il rend aussi hommage à neuf autres perdants magnifiques. Fragments mélancoliques, ces lignes pleines de sang, de sueur, de boue et de larmes, célèbrent ces glorieux losers sans lesquels le sport n’aurait pas la même saveur, ces sublimes défaites sans lesquelles la victoire n’aurait pas de sens.

Perdants magnifiques – L’art de s’incliner avec panache en 10 portraits, de Xavier Garcia, éd. Solar, 304 p., 17,90 euros. Dès 13 ans

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