Quand un royaume est plongé dans le noir, et le désespoir

Elyséa est un royaume, où tout le monde est heureux, profitant des trésors de la nature. Mais, un jour, la terre se révolte…

La Princesse de l'aube

« Elyséa était le pays le plus heureux d’entre tous. Il y régnait joie et bienveillance. Dans le ciel, invariablement clair, scintillait un doux soleil. Sa lumière protectrice permettait aux fruits de s’épanouir. Les potagers et les champs offraient généreusement de quoi nourrir le peuple. » Cette contrée était gouvernée par le roi Alcménon et la reine Radamenta.

Mais, tout bascula quand, un jour, la terre se mit à gronder. Le sol se fendit, le vent se mit à souffler avec force. Le soleil se cacha derrière d’épais nuages. Le peuple s’éveilla au milieu des décombres. Tant bien que mal, puisqu’il fallait bien survivre dans ce froid et cette obscurité, le peuple s’organisa… Désormais, les souverains étaient haïs.

La reine annonça qu’elle était enceinte : cette nouvelle n’apporta aucun réconfort aux habitants. La princesse prénommée Lucia naquit, comme un espoir que l’aube reviendrait un jour. Elle grandit, parcourant son royaume souterrain, rayonnante et joyeuse, souvent nue. Organd, un tisserand, confectionna pour elle des robes avec un fil d’araignées…

Plus tard, elle le choisit pour époux. Le jour des noces, pour la première fois, le royaume d’en bas baigna dans l’allégresse. Tous se mirent à chanter. Soudain, un craquement sourd sembla venir du plafond puis, le monde d’en bas fut attiré vers le haut. Une douce chaleur parcourut les habitants du royaume. Les rayons du soleil les enveloppaient…

Un très beau conte proposé par Sophie Bénastre, magnifié par les illustrations de Sophie Lebot. Telles des tableaux, elles plongent le lecteur dans les différentes ambiances contrastées décrites dans l’histoire. Le lecteur ressent presque le froid, puis la chaleur à travers les pages. Une belle leçon de vie résumée à la fin de l’album.

« Je pense que nous vivions dans ce paradis sans le voir. Nous dévorions les fruits et les légumes, mais sans les goûter. Nous buvions l’eau pure de la source, mais sans la préserver. Nous profitions de la lumière et de la chaleur du soleil, mais sans comprendre (…) la chance que nous avions. Nous étions aveugles, sourds, stupides… »

La Princesse de l’aube, de Sophie Bénastre, illustré par Sophie Lebot, éd. La Martinière jeunesse, 32 p., 14,90 euros. Dès 6 ans

1 réflexion sur « Quand un royaume est plongé dans le noir, et le désespoir »

  1. La couverture est très belle, elle donne vraiment envie de découvrir les illustrations intérieures…

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