Quand une BD rend hommage à un père

Dans cet album, JeanLouis Tripp continue son travail d’introspection et se penche sur la figure paternelle. Dans Un Père, il dissèque sa relation avec son père et sur le fossé qui s’est creusé entre eux. Un récit sur la transmission et le pardon.

Après Extases qui décrivait ses expériences sexuelles et après le poignant Petit Frère, consacré à la mort de son frère adolescent, voici donc Un père, où Jean-Louis Tripp poursuit son introspection personnelle et familiale avec un récit entièrement centré sur son père.

« Au moment de commencer ce livre, je vais avoir 65 ans. Aujourd’hui, c’est moi qui ai la mémoire pleine de souvenirs. » Son premier souvenir se passe dans le caniveau devant l’épicerie de Madame Pons, où il se régalait de gâteaux à la « conquituyre ». Ses parents étaient tous deux instituteurs, des personnes respectées.

Il raconte ainsi ses premières aventures comme « La Vilaine Promenade« . Il a alors un an et demi et suit un autre garçon du village de ses grands-parents. Une « fugue » qui entraîne des des recherches des gendarmes. Heureusement, JeanLouis est retrouvé. Il explique aussi comment son nom et son prénom ont évolué.

Longtemps resté enfant unique, JeanLouis reçoit dans ses premières années l’affection exclusive de son jeune père et un lien se tisse. Mais avec la naissance de ses frère et sœur, cet âge d’or se termine, et ses parents se déchirent bientôt en d’incessants conflits. Un climat de tension qui exacerbe le désir d’indépendance du fils aîné.

Et évidemment, cette envie de liberté va influencer ses choix de vie. Dans cette nouvelle introspection, JeanLouis Tripp tente de comprendre le fossé qui s’est peu à peu creusé entre son paternel et lui, malgré l’affection profonde qui les relie à jamais. C’est aussi un récit sur la transmission et le pardon.

Un père, de JeanLouis Tripp, éd. Casterman, 360 p., 28 euros. Dès 14 ans

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