Un album poétique touchant, où l’héroïne est l’imagination. « Tout le monde porte une petite maison en soir, pas seulement moi. »

« J’ai une maison. Elle est solide. Le vent peut souffler, fort, très fort, elle ne perd jamais pied. Parfois, elle y laisse une tuile ou une larme de peinture. Mais on peut facilement la réparer. Maman est une grande bricoleuse. Un sparadrap… et on en parle plus. Envolé le bobo. Papa aussi sait soigner les blessures. Il suffit d’un baiser... »

Quelle poésie ! Dès les premiers mots, on est embarqué dans cette magnifique histoire. Celle d’une maison solide qui traverse les nuages tellement elle est grande. « Quand je rêve, elle prend le large. » Le narrateur, un jeune garçon, ne manque pas d’imagination. Il raconte comment il voyage avec sa maison.

Michka, son amie, entre souvent dans sa maison : rien d’étonnant, la porte est toujours ouverte. Elle grimpe alors jusqu’au grenier. Ensemble, ils ouvrent la malle aux secrets qui contient de nombreux trésors. Sa maison n’arrête pas de grandir pour accueillir tous ses amis. Elle peut sentir la barbe à papa et se transformer en fête foraine.

Même les araignées sont invitées. Et pour cause, elles portent bonheur ! Un jour, un monsieur est venu dans sa maison et il avait un drôle d’accent. Sa maman lui a expliqué qu’il venait d’un pays en guerre. Enfin, il y a Max, son frère jumeau qu’il n’a jamais connu. Ils font du train fantôme ensemble.

Quand il est triste, son frère lui tient la main fort dans sa maison « couloir sombre »… Un album touchant dans lequel le lecteur plonge avec délice. Une histoire où l’héroïne est l’imagination. Et si elle évoque un thème difficile, elle est belle car positive. Bienvenue dans la maison du bonheur dont la porte est toujours ouverte !

Tout au fond de mon coeur, de Florence Jenner Metz, illustré par Barbara Martinez, éd. Alice jeunesse, 40 p., 14 euros. Dès 4-5 ans