Quand les rêves prennent vie…

Anton est en cinquième E, aussi surnommée « la classe de la dernière chance », qui n’accueille que des enfants en grande difficulté. Un jour, Youri, un nouveau, débarque et tout change…

Anton vit seul avec sa mère, en Russie. Il est en cinquième E, celle réservée aux enfants à problèmes et appelée « la classe de la dernière chance » : tout un programme ! Les professeurs défilent et les élèves ne partent jamais en excursion. Ils connaissent tous les « secrets » des uns et des autres mais s’entraident.

Outre Anton, il y a Pavel, qui utilise plus ses poings que son cerveau ; Marina, provocatrice et obsédée par ses boutons d’acné ; Stéphanie, qui ne parle jamais ; Victoria et Dimitri qui vivent ensemble et vont se marier ; Marina qui comme Anton est intelligente mais dont le comportement laisse à désirer ; Micha qui voit très peu.

Un jour, un nouveau, Youri débarque dans cette classe hors norme. Il se déplace en  fauteuil roulant ou en béquilles. Il souffre d’une infirmité cérébrale. Petit à petit, les railleries commencent et les autres élèves le singent. Comme seule réponse, Youri leur décoche son plus beau sourire. Quel est son secret ?

Grâce à son autodérision, ses camarades, à son contact, commencent à changer et à sourire. Pavel s’intéresse même à ses cours… Youri n’est pas le seul nouveau à intégrer le collège. M. Serge, un professeur de géographie va aussi y être pour beaucoup dans leur changement de comportement car il s’intéresse à eux.

Anton va être le premier à découvrir ce que cache Youri. Il a accès au « monde où les rêves se réalisent ». Là-bas, c’est toujours le printemps, il y a des champs de fraisiers et une auberge qui sent les pommes de terre sautées. Youri y marche et court. Et bientôt, il décide d’y emmener toute la classe…

Un roman qui se lit sans encombre grâce au style fluide. Le fait de passer du monde réel à celui des rêves permet des moments de respiration. Car ce livre aborde des problèmes graves : l’abandon, le handicap, la maladie, la pauvreté… Malgré tout, l’optimisme et la solidarité sont de rigueur chez ces anti-héros.

L’auteur dresse des portraits humains d’ados qui vivent tous des situations très compliquées, mais jamais le lecteur ne va s’appesantir sur eux. En effet, il y a toujours un détail qui fait qu’ils sont heureux ou le deviennent au fil de l’histoire. Un joli roman à faire découvrir au plus grand nombre.

Sans donner de leçons, il permet une prise de conscience de la vie de certains. Ekatérina Mourachova évoque la place de ces élèves en difficulté au sein des établissements scolaires. Le nouveau de la cinquième E a obtenu plusieurs prix, dont celui du meilleur livre russe de fiction jeunesse en 2008.

Le nouveau de la 5e E, de Ekatérina Mourachova, éd. Bayard jeunesse, 164 p., 10,50 euros. Dès 12 ans

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