Un voyage initiatique pour accompagner l’enfant qui va avoir un petit frère ou une petite soeur. Une belle histoire sur cet enfant qui oscille entre l’envie de grandir et d’être autonome et celle de rester petit.
« Il n’est pas facile de devenir une grande sœur. À l’arrivée du bébé, on voudrait redevenir petite, être la seule et l’unique. C’est l’histoire d’un voyage, de la colère à l’apaisement, de la nuit à la lumière… Une aventure un peu folle où les doudous tiennent la main des enfants (…) et domptent des bêtes sauvages. »
L’héroïne fait une sieste dans un hamac, dehors, à l’ombre, le pouce dans la bouche. Son doudou, bien tapi au fond d’un tiroir de sa chambre, est le narrateur. Il raconte qu’elle fait un cauchemar : ce bébé va-t-il vouloir jouer avec elle ? « Et s’ils ne s’aimaient pas ? » Elle se réveille en sursaut et fonce dans sa chambre.
Comme si tout à coup elle se souvenait de son doudou et surtout du réconfort qu’il lui apporte. et pour cause : « Un doudou, c’est fait pour effacer les chagrins et les colères. » Elle attrape Hector, un fil de couture cède. Et les voilà partis dans la forêt profonde à la recherche des bêtes sauvages…
Ce vieux doudou va aider la jeune fille à accepter ce petit frère. Elle qui voulait redevenir petite et avoir toute l’attention de ses parents doit désormais devenir une grande soeur. Accompagnée d’Hector elle va abandonner sa colère, sa peur, son dépit… Un texte sensible qui évoque cet âge délicat où l’on devient grand.
On connaissait déjà la poésie de Cécile Roumiguière, et, alliée aux illustrations de Clémence Monnet, cela donne un album tout en tendresse et en émotions. Petits et grands vont plonger dans cette histoire onirique avec délectation. Un livre qui magnifie la relation d’un enfant à son doudou, qui le rassure peu importe les mésaventures.
Hector et les bêtes sauvages, de Cécile Roumiguière, illustré par Clémence Monnet, éd. Le Seuil jeunesse, 40 p., 14,50 euros. Dès 4 ans