Lorsque le car qui devait le mener à une formation tombe en panne, Manuel décide de finir son trajet seul, à pied, au beau milieu des Alpes italiennes. Mais l’orage éclate : il se retrouve dans une villa avec un couple qui lui aussi va éclater…
Une fin d’été torride, près d’un lac des Alpes italiennes. Lorsque le car qui emmène des salariés à une formation tombe en panne, l’un des passagers, Manuel, en profite pour s’esquiver à travers la campagne. Il semble de toute façon préférer atteindre sa destination seul et marcher. L’atmosphère est pesante.
Il se rend vite compte que les gens de la campagne ne sont pas comme ceux de la ville. Il arrive à une magnifique villa moderne alors qu’un terrible orage éclate. Le couple qui y habite l’héberge, un peu malgré eux. La simple présence du jeune homme va rompre le fragile équilibre et révéler la violence sous-jacente de leur relation.
Manuel écrit, même s’il est informaticien. Arthur Rimbaud est cité, Shakespeare évoqué, et l’art a sa place avec un tableau mystérieux qui lui aussi joue un rôle dans cette histoire. Tout comme la folie par le biais d’un autre des protagonistes. Le récit est de qualité, il emporte et grâce aux rebondissements, le lecteur va être surpris.
La Tempête est un « drame social », mis en scène comme un huis clos, avec un nombre restreint de personnages. Comme le miroir d’une situation universelle, où chaque lien se réduit à une épreuve de force et où la vulnérabilité est toujours niée. Très peu de mots, mais écrits avec talent et voilà un album coup de poing.
La tempête, de Marino Neri, éd. Casterman, 152 p., 25 euros. Dès 14 ans