Quand le bulletin de vote devient une arme face à la ségrégation

Voici le tome 3 de Wake up America. Ce volet est consacré à la lutte non-violente pour les droits civiques dans les états ségrégationnistes du sud des Etats-Unis. Un témoignage poignant très utile aujourd’hui comme demain.

Wake up America, Tome 3 1963-1968 Lesenfantsalapage

Raconté par un militant historique des droits civiques, John Lewis, le dernier volet de la trilogie de Nate Powell et Andrew Aydin est consacré à l’émergence de l’égalité raciale sur la scène politique américaine, il y a un demi-siècle. À l’automne 1963, le mouvement des droits civiques s’est imposé aux Etats-Unis.

Tout commence dans la violence… Septembre 1963 : une bombe explose dans une église à Birmingham. Le bilan est lourd : 4 fillettes y trouvent la mort. Et ce n’est qu’un début. Virgil Lamar Ware est tué lui aussi, par des scouts qui assistaient à une réunion du Ku Klux Klan. Puis, un policier tire et tue Johnny Robinson, 16 ans, sans raison…

John Lewis, président du comité étudiant d’action non violente est en première ligne de la révolte. Tandis que Jim Crow élabore des lois toujours plus répressives et discriminantes, le seul espoir de Lewis et ses compagnons est de faire réellement appliquer le principe du vote pour tous, y compris aux citoyens noirs : « Un homme, une voix ».

Ainsi, alors que John Lewis est arrêté et mis en prison, un rassemblement s’organise dans la petite ville de Selma : une foule fait la queue pour s’inscrire sur les listes électorales. Ils réussissent à tenir, même si on les empêche de boire et manger. « Pour nous, tenir toute la journée sans subir aucune arrestation était un progrès significatif. »

Avec cette nouvelle bataille viendront de nouveaux alliés, tel Bob Moses qui organise des élections bis dans le Mississippi, Rosa Parks ou encore Viola Luzzo, mais aussi de redoutables ennemis, dont Jim Clark, le shérif du comté de Dallas, et ses hommes, ainsi qu’un nouveau président qui semble être les deux à la fois.

Le 7 mars 1965 est devenu historique avec la marche menée par John Lewis, le « dimanche sanglant » (Bloody sunday). C’est une des forces de cette BD que de montrer la violence de la répression : le sang, les tabassages, les exécutions, la prison. Mais, aussi les divergences au sein même du mouvement.

Oui, l’histoire retient le discours de Martin Luther King et son célèbre « I have a dream », mais il y a eu aussi le « Wake up America » de John Lewis ! Grâce à cet album, les auteurs veulent montrer le rôle de John Lewis et saluer le combat non-violent. des ces hommes et femmes, jusqu’à Barack Obama. Une lecture indispensable.

Wake up America, Tome 3 : 1963-1968, de John Lewis, Andrew Aydin illustré par Nate Powell, éd. Rue de Sèvres, 256 p., 15 euros. Dès 13 ans

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *