Un album délicat tout en poésie pour accompagner en douceur les petits qui deviennent grands et se rappeler qu’on peut être petit et grand, en même temps !
« Nasla ne dort pas. Couchée dans son lit, elle regarde un œil. Un tout petit œil, au-dessus de l’armoire. Un œil ouvert qui fait un trou jaune dans la nuit noire. Un œil qui la regarde. » La petite fille se demande qui peut la regarder ainsi. Peut-être est-ce sa tortue en peluche : son père l’a mise, à sa demande, en haut de l’armoire avec d’autres jouets.
Elle a décidé qu’elle était désormais trop grande grande pour avoir une peluche. Mais cela ne peut pas être sa peluche. Et si ce trou grandissait, que se passerait-il ? Nasla est effrayée et ne sait comment se rassurer. Tout à coup, la fillette en est sûre, la trompe de son vieux Timboubou l’éléphant bouge.
Elle voudrait lui expliquer pourquoi il a été déplacé. mais la nuit, on dort, on ne parle pas. Seule la Lune fait ce qui lui plaît… La panique l’envahit quand elle repense à l’oeil qui la fixe… Bientôt elle entend aussi un bruit, une respiration dans sa chambre. Enfin, Nasla attrape l’arme imparable qu’elle cache sous son oreiller…
Dans ce magnifique album poétique aux illustrations hypnotiques de Simone Rea, Cécile Roumiguière parle avec justesse de ce que c’est que grandir, de cet âge délicat (entre 5 et 7 ans) où l’on n’est plus un bébé, mais pas tout à fait un.e grand.e. Un adorable ouvrage d’une tendresse incroyable pour grandir en prenant son temps.
Les Ombres de Nasla, de Cécile Roumiguière, illustré pas Simone Rea, éd. Le Seuil jeunesse, 32 p., 13,50 euros. Dès 5 ans